La proposition s’inspire d’un simple gribouillage sur un bout de papier. Ce griffonnage est devenu l’ébauche qui sert pour développer le projet.
Ce motif populaire reprend l’historique du lieu, il met les spectateurs dans la confidence de ce parc urbain. La couleur vive et le titre (plaquette en bas) « BIC » rappellent jusqu’à la pointe le stylo et son encre qui étaient fabriqués sur le terrain. Les gribouillages rappellent aussi la friche industrielle avec ses tags et graffitis.
L’œuvre se compose de six éléments de couleurs différentes. L’esquisse originale est numérisée, vectorisée, agrandie et découpée en six exemplaires. Ensuite, les surfaces sont thermolaquées (poudrage et puis passage au four de polymérisation) et prêtes pour l’accrochage.
Les cinq taches colorées sont alignées en haut de mur. A cette distance, le spectateur pourrait les confondre avec des tags. Mais en même temps, le débordement des taches latérales l’intrigue et sollicite sa curiosité. Une fois les taches scrutées, l’observateur constate leur convergence et leur rotation.
L’œuvre fait allusion à la notion de reproduction. Cependant un gribouillage est spontané et aléatoire, sa reproduction exacte est impossible. Pourtant, ici, il y a cinq silhouettes identiques et le spectateur pourrait soupçonner des divergences. S’il a des doutes, le cartel sous l’œuvre lui donne l’information nécessaire : le logo d’une usine et les trois lettre « Bic » créent la passerelle entre les cinq taches et la reproduction industrielle; l’œuvre interprète le passé du lieu.
L’interprétation d’une œuvre est subtile. Les enfants qui s’amusent sur l’aire de jeux en face de l’installation auront sûrement d’autres idées.